En mai 2019 l’Organisation mondiale de la santé a déclaré, considérer désormais que le burn-out est un « phénomène lié au travail » : est passé de la catégorie « facteur influençant l’état de santé » à « phénomène lié au travail ». Cette nouvelle définition pourrait ouvrir la voie à l’entrée du burn-out dans la Classification internationale des maladies.
Le burn out n’est pas classé dans les maladies professionnelles, mais comme un syndrome résultant de stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès et qui se caractérise par 3 éléments :
Cette nouvelle classification CIP 11 entrera en vigueur le 1er janvier 2022 et a pour impact une indemnisation par l’assurance maladie au cas par cas. L’objectif est de mettre en avant un état de stress aigu qui constitue un accident du travail (case coché dans l arrêt) et mieux informer le généraliste. Les statistiques sur le nombre de burn out sont aujourd’hui faussés par manque d indicateur de mesure précis.
Le burn out est différent de la dépression, il ne concerne que la sphère du travail.
Tous les symptômes proviennent d’une anomalie dans le rapport du sujet avec son travail. Le rapport subjectif au travail est altéré en raison d’une surcharge de travail et d’un sentiment de solitude. Si il est pris à temps, la personne après un temps de repos peut reprendre des activités hors cadre professionnel, ce qui reste très difficile dans le cas de la dépression.
90% des cas les personnes en burn-out ne s’en rendent pas compte, cela s’installe insidieusement au fil des semaines. L’efficacité professionnelle décroit et le symptôme croit. Le corps est soumis à des tensions de plus en plus lourdes puis insurmontables.
Quand le salarié ne trouve pas d’issue à une solution difficile, il finit par penser qu’il est lui-même le problème, il doute et atteint profondément son estime de soi.
3 stades reconnus par le corps médical :
3 symptômes clés doivent alerter et entrainer une consultation médicale :
La liste de symptômes est longue. L’entourage peut avoir noté des changements liés à l’individu, même si dans la majeure partie des cas nous pouvons retrouver :
Symptômes physiques
Symptômes Emotionnels
Symptômes Intellectuels
Au cours des différents témoignages, se dégage pour le patient l’Urgence de tout faire vite, de tout faire bien avec un sentiment de solitude :
« Mais tu ne me comprends pas. Tu ne saisis pas que je fais ça pour nous.
Ce que tu me demandes peut attendre, ce n est pas la priorité.
Je n’ai pas le choix, je dois agir immédiatement. »
Quels sont les freins au changement de la personne prise dans cette spirale ?
Les émotions négatives entrainent un process d’inhibition au niveau du cortex préfrontal et de ce fait un manque d attention.
La personne pense à une baisse de régime passagère et travaille encore plus pour compenser. L’augmentation des troubles de l’attention entraine le développement d’affects négatifs et donc de moins en moins d’entrain, de plus en plus de doute sur sa propre compétence.
« J’étais une machine de guerre. Je ne pouvais pas ne pas tenir.
Dans mon métier, on ne s’arrête pas. »
« J’ai des responsabilités, cela fait partie du package de travailler énormément. Je ne peux pas lâcher mon équipe. »
« Mes parents m’ont toujours dit que les gens qui ne travaillaient pas dur étaient des fainéants. Je ne suis pas un fainéant, je n’ai jamais été au chômage, jamais pris un congé maladie. ». Extraits Emission France 5 La mécanique du burn out.
La pratique de la sophrologie permet de prendre conscience de soi sans interprétation, ni jugement, de se reconnaître et d’agir pour soi : à l’écoute de son corps et ses éventuelles tensions, de ses ressentis, sensations et émotions.
La tendance actuelle est de nier nos émotions sur notre lieu de travail, et parfois même constamment, car elles peuvent être associées à des signes de faiblesse, de perte de contrôle de notre corps et de l image que nous souhaitons renvoyer. Pourtant ces réactions sont essentielles pour mieux nous adapter et influer notre environnement au quotidien. En étouffant nos émotions, nous ne leur laissons que le langage du corps pour s’exprimer avec un risque de maladie psychotraumatique. Évacuer les tensions physiques, mentales, émotionnelles régulièrement permet d’éviter le trop plein et le cercle vicieux de l’épuisement évoqué plus haut.
L’approche centrée sur le sophronisant permet une grande adaptabilité dans la conduite des séances quel que soit le stade où se situe le travailleur dans son stress professionnel. De plus, les outils développés seront alors de nouvelles ressources personnelles et durables pour prendre du recul, affronter toutes situations venant ralentir les objectifs que la personne se sera fixée.
La sophrologie en prévention du burn-out professionnel :
Répertorier, s en détacher (process herméneutique), dévoiler par exercices d anticipation positive des perspectives qui font du sens pour soi, qui ont de la valeur.
Le burn out peut s’apparenter à « le seul moyen d’être aimé/ avoir de la valeur, c’est de tout donner, quitte à s oublier ». Devenir plus autonome, moins dépendant du regard des autres. Travailler l’ancrage : j’ai des raisons d être fier de moi, ou développer son lieu ressource.
Et de multiples applications en fonction des contraintes, freins et demandes de chacun lors des séances.
La découverte de la sophrologie en entreprise peut donner une impulsion à chaque salarié pour se prendre en charge rapidement et éviter le burn out, et peut s articuler autour de deux axes :
1/ Prévention primaire : information, éducation, séances de sophrologie. Formation à des outils pour prendre du temps pour soi, reconnaître ses limites,…
2/ Accompagnement : développement d’outils personnalisé pour réinvestir son corps, retrouver le positif.
La pratique quotidienne de la sophrologie va permettre de maintenir son niveau d’équilibre général tant physique que psychologique et de développer sa résistance au stress et situations anxiogènes.
Passons à l’action !